2. Des mots anciens:
Après la conquête de la Gaule, au 1er siècle avant Jésus-Christ, le latin devint la langue de l'administration, de l'église, du droit et de l'armée. A côté du latin classique naquit ainsi une langue parlée: si l'on prend les 1000 mots les plus fréquents en français d'aujourd'hui, 50% des mots proviennent directement de ce latin parlé en Gaule.
Avant les grandes invasions (de la fin du IVe siècle à la fin du VIe siècle) et avec ces invasions, des mots germaniques, apportés par les Francs, les Wisigoths, les Burgondes, etc., se sont mêlés aux mots du latin parlé. Ils tiennent dans la langue française une bien plus grande place que les mots gaulois; ce ne sont pas seulement des noms, mais aussi des adjectifs et des verbes.
3. Un ensemble homogène:
On pourrait croire que ces mots gaulois, latins et germaniques se sont ajoutés les uns aux autres, comme les couches de terrain que l'on peut voir dans une carrière, superposées les unes aux autres. Il n'en est rien. Ces mots d'origines et d'âges très divers se sont peu à peu regoupés pour former un bel amalgame. Tantôt on rencontre des couples d'opposés germaniques-latins: haïr-aimer, gagner-perdre, guerre-paix, etc. Tantôt on a affaire à des ensembles complémentaires: chêne (gaulois)-hêtre (germanique)-peuplier (latin). |