4-Le verbe.
4-1-Les valeurs du présent.
1.On utilise la forme du présent de l'indicatif pour signaler :
A. Un fait ou une action qui est actuelle au moment où la phrase est dite.
Ex. : « Je me présente, je m'appelle Henri... ».
Par exemple aussi quand on commente la préparation d'une recette de cuisine ou un match de football.
Ex. : « Pelé attrape le ballon. Il se dirige vers la ligne des onze mètres. Le goal est surpris: il n'a pas le
temps de réagir. Oui! Pelé marque un superbe but ».
Une mention particulière pour « depuis »: cette préposition indique un moment ou une action qui a commencé dans le passé; si cette action se prolonge dans l'actualité, il faut utiliser le présent.
Ex. : « Elle pleure depuis qu'il est parti ». (= Aujourd'hui elle pleure encore)
B. Un fait maintenant habituel, récurrent ou traditionnel.
Ex. : « Je me lève tous les jours à six heures et demie »
« Je souffre d'allergies : tous les ans, à cause des foins, je me mets à éternuer pendant un mois »
« En France, râler est un sport national ».
C. Une vérité éternelle, comme dans les lois et les proverbes :
Ex. : « L'eau bout à cent degrés »
« Tous les hommes sont créés égaux ».
« Pierre qui roule n'amasse pas mousse ».
D. La futurité dite « futur immédiat », qui exprime en réalité un avenir planifié ou programmé.
Ex. : « Moi, demain, je reste au lit ! »
« Alors tu vois, Josyane, dans dix ans je me trouve un mari. Dans douze ans j'ai mon premier enfant. Et dans quinze ans on s'achète une maison »
Cette planification peut être exprimée par le verbe « aller » :
« Je vais partir bientôt », « Moi quand je serai grand, je vais devenir cosmonaute ».
E. Dans une narration suivie, le caractère immuable des événements du passé. C'est le temps privilégié de l'histoire, du résumé et du commentaire. Quand on présentifie le passé, les actions passées sont ainsi :
présentées comme une vérité éternelle et indiscutable.
Ex. toutes les biographies des encyclopédies et dictionnaires.
intensifiées, parce qu'on le fait revivre au moment présent. Chaque action a plus de relief en elle-même.
C'est le temps du suspense.
Ex. : « L'homme regarde à droite et à gauche. Comme personne ne peut le voir, il casse la fenêtre et s'introduit silencieusement dans la maison noire et déserte. Il explore les pièces sombres sans allumer la lumière. De sa poche, il sort un long couteau pointu et bien aiguisé. Il ouvre la porte. Il attrape un salami et se fait un bon sandwich ».
4-2-Les temps du passé.
1. L’imparfait
L’imparfait se forme à partir de la première personne du pluriel du présent de l’indicatif dont on enlève les
désinences. On y ajoute les terminaisons –ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient.
L’imparfait s’utilise :
-pour une action habituelle dans le passé. Ex : Tous les jours j’allais chercher mon pain au village.
-pour la description dans les récits au passé. Ex : La route était sinueuse et la tempête soufflait. La route
était dure à faire.
-Pour indiquer une action simultanée par rapport à un autre verbe au passé. Ex : il m’a dit qu’il ne me parlait que pour mes beaux yeux.
Il indique en général une action prise dans sa durée continue, sans que l’on prenne en compte ses limites.
Ex : Il nageait sans s’essouffler et aurait pu continuer ainsi jusqu’à traverser la mer entière.
Il peut être utilisé pour un événement qui a failli se produire. Ex : Encore un peu et tu tombais ! Il indique un fait hypothétique rejeté dans le passé.
Enfin, il est utilisé après " si " dans les subordonnées hypothétiques pour signifier l’irréel du présent ou une
condition qui a peu de chances de se concrétiser. S’il faisait beau aujourd’hui, nous irions à la plage. / Si
j’étais riche, j’habiterais une maison en Corse.
2. Le passé composé
Le passé composé se forme à partir de l’auxiliaire être ou avoir au présent et du participe passé du verbe à
conjuguer .
- Il s’utilise en général lorsqu’un événement est terminé. On prend donc en considération les limites de
l’action et l’on en a une vision synthétique. Ex : J’ai terminé mes études de médecine en janvier 1977 après dix ans d’efforts acharnés.
-On l’utilise dans les récits pour indiquer une succession rapide d’événements. Ex : Il l’a regardée sans
sourire et puis il l’a contemplée un long moment. Ensuite il s’est retourné, a pris sa veste et est sorti, sans
dire un seul mot.
-Il peut marquer l’antériorité par rapport au présent et crée un lien direct entre avant et maintenant. Ex : Tu
as trop mangé de chocolat et à présent tu es malade. Il est donc toujours employé au présent après des
marques temporelles comme quand, après que, dès que, une fois que, aussitôt que etc. Ex : Une fois qu’elle l’a accompagné au bureau, elle emmène les enfants à l’école.
-On l’utilise par conséquent dans l’expression de la condition supposée réalisable. Ex : Si tu as trop mangé de chocolat, tu auras mal au ventre.
3. Le passé simple
C’est un temps qui peut remplacer le passé composé. Il existe surtout à l’écrit, dans les textes littéraires ou
historiques, et dans certains journaux. Il correspond à l’un des canons de la littérature traditionnelle et, pour cette raison, a tendance à disparaître. Il est très rarement utilisé à l’oral. Ex : Le premier texte en langue
française fut écrit en 842, ce sont les Serments de Strasbourg.
Au contraire du passé composé, le passé simple ne peut pas exprimer de liens avec le présent.
4. Le Plus-que-parfait
Le plus-que-parfait se forme de la même façon que le passé composé, excepté en ce qui concerne les
auxiliaires qui sont à l’imparfait.
-Il indique presque toujours une antériorité par rapport à un autre temps du passé, imparfait, passé composé ou passé simple. L’action décrite par le plus-que-parfait est donc achevée. Ex : Pierre perdit le stylo qu’il avait acheté et en fut très peiné.
-Il s’utilise dans les subordonnées hypothétiques en corrélation avec le conditionnel passé pour suggérer une action irréelle dans le passé. Ex : Si j’avais su que tu viendrais, je ne serais pas retourné chez moi et serais resté chez un ami.
5. Le passé antérieur
Il se forme avec le participe passé précédé de l’auxiliaire au passé simple.
Utilisé seul, il remplace le passé simple dans les textes littéraires pour souligner l’achèvement d’une action.
Ex : Il eut fini son assiette en un instant.
En proposition subordonnée, toujours en corrélation avec le passé simple, il exprime l’antériorité. Il est
toujours utilisé avec la conjonction après que, ou ses équivalent (quand, lorsque, dès que, une fois que…).
Ex : Quand il eut fini son travail, il se reposa.
6. Particularité
Pour exprimer une action future dans le passé, on est dans l’obligation d’utiliser le conditionnel présent.
Ex : On me l’avait présenté comme celui qui répondrait à toutes mes questions.
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