Courants littéraires

Les courants littéraires

 

Le réalisme

Le réalisme est un courant littéraire du XIXe siècle (vers 1850-1890) qui donna pour mission au roman d'exprimer le plus fidèlement possible la réalité, de peindre le réel.

En réaction contre le romantisme sentimental, le réalisme se concentre sur l'étude et la description objective des faits et des personnages.

Les représentants du réalisme

Flaubert, Maupassant, Alexandre Dumas, Stendhal, Balzac.

Les caractéristiques du réalisme et du naturalisme

- Le souci de vérité

- Objectivité

- L'observation

- Une démarche scientifique

- L'impersonnalité

 

Le naturalisme

Le naturalisme est un mouvement littéraire qui s’attache à peindre la réalité et se propose de reproduire très exactement la nature, en refusant toute idéalisation du réel. Les romanciers se donnèrent pour objectif la description exacte et scientifique des milieux sociaux. Émile Zola en est le chef de file incontesté.

A l'instar du réalisme, le naturalisme naît en réaction contre l'idéalisme et le sentimentalisme du romantisme, dans une société devenue matérialiste et soumise au pouvoir de l'argent.

Les représentants du naturalisme

Emile Zola, Maupassant…

Les caractéristiques du naturalisme

- L'observation des faits.

- S'intéresse surtout à peindre les milieux les plus sordides de la société française.

- Le romancier vérifie expérimentalement dans ses romans le rôle des déterminismes sociaux et biologiques sur l’individu et le groupe.

Différence entre Réalisme et Naturalisme

Réalisme : s'intéresse surtout à la bourgeoisie.

Naturalisme : est guidé par la science et s’intéresse aux classes assez pauvres.

Les différences entre le Réalisme et le Naturalisme résident donc dans le choix de leurs thèmes et des principes qui les composent.

 

Le romantisme

Le Romantisme est un mouvement d’idées (ensemble des mouvements intellectuels et artistiques) qui met en avant l’expression des sentiments personnels concernant la raison et les créations imaginaires sur la présentation classique de la nature humaine.

Victor Hugo est le chef du mouvement romantique.

Les représentants du romantisme

Victor Hugo, Alfred de Vigny, Lamartine, Musset, Chateaubriand, Nerval

Les caractéristiques du romantisme

- L'exaltation du moi

- L'importance de l'individu

- Nombreuses images poétiques.

- Sentiments / Nature

- Importance de la sensibilité.

- Recherche de l'évasion (voyages, exploration du monde du rêve).

 

Le symbolisme

Le mouvement symboliste utilise le symbole. Au lieu de décrire objectivement ce qui paraît être, il s'agit désormais de suggérer et d'évoquer par allusions le mystère du monde « masqué ».

Les symbolistes ont une conception spirituelle du monde et veulent trouver d’autres moyens d’expression pour dépasser la simple représentation réaliste. Il est en réaction contre le matérialisme (le naturalisme).

Les symbolistes utilisent généralement des images et des analogies2 pour évoquer le monde, suggérer les états d’âme et les idées abstraites sans les expliciter alors que la pensée logique exploite les données du réel. Chez les symbolistes, l’objet matériel qui symbolise la réalité abstraite est souvent suggéré (il n’est pas nommé). Lorsque l’objet est nommé (voir la dentelle ou le miroir chez Mallarmé), il est susceptible de recevoir plusieurs interprétations.

Les représentants du symbolisme

Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud, Baudelaire, Paul Valéry

Les caractéristiques du symbolisme

- Les éléments de la réalité sont transformés en un univers de signes, de symboles.

- suggérer.

- Importance accordée aux sensations, aux correspondances.

- libération du vers du moule classique.

 

Le surréalisme

Le surréalisme est la recherche de nouveaux moyens d'écriture, il veut aller au-delà du réel pour libérer les forces du rêve et de l'inconscient.

Les représentants du surréalisme

André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon, Robert Desnos

Les caractéristiques du surréalisme

- L’art comme instrument de libération et de révolution (dimension politique)

- rejet du rationalisme

- l’amour fou et la femme;

- l a révolte;

- la magie des villes et les rencontres insolites

- l’inconscient, le rêve, l’imagination;

 

L'absurde

Plus qu'un mouvement, il s'agit d'une sensibilité qui s'exprime dans des oeuvres littéraires, essentiellement dans le théâtre, où la condition humaine y est perçue comme contraire à la raison et dépourvue de sens. La solitude, le désespoir, la difficulté de communiquer confèrent aux personnages une dimension tragique (Camus, Beckett, Ionesco).

Les représentants de ce mouvement

Albert Camus, Jean Paul Sartre, Eugène Ionesco, Beckett

Les caractéristiques de ce mouvement

- Expression de l’absurdité de la condition humaine, de l’«étrangeté» de l’homme.

- Pour le théâtre: rupture avec le théâtre traditionnel; refus du théâtre réaliste et psychologique; mise en question de l’intrigue

Les caractéristiques de ce courant sont généralement les antithèses du théâtre occidental. Il y a absence de sens, d'ordre logique des choses, de structure cohérente et les dialogues sont souvent décousus. Les personnages sont en fait des antihéros sans profil psychologique clairement défini. Enfin, le contenu de l'absurde échappe à toute logique et atteint un degré de comique élevé.

 

Les lumières

Grand mouvement philosophique européen du XVIIIè siècle, ses mots d'ordre sont: liberté, raison, progrès et esprit critique.

On parle de philosophes des lumières pour désigner les intellectuels, écrivains et philosophes emblématiques de ce mouvement de pensée, qui exercent leur esprit critique avec liberté et s'engagent dans les débats de leur temps en prenant souvent des risques, (Fontenelle, Diderot, Rousseau, Voltaire, Montesquieu...).

Dans ce mouvement littéraire, la raison est reine, on lutte contre le despotisme, les abus de la religion, les superstitions et l'on prône les sciences, le progrès, ou encore l'éducation.

Les représentants de ce mouvement

Diderot, Voltaire, Montesquieu, Rousseau

Les caractéristiques de ce mouvement

- La diffusion des connaissances
- Prôner la liberté et défendre ses valeurs
- Combattre les préjugés
- Ecraser les superstitions

Thèmes essentiels

- La recherche du bonheur

- Critique contre les coutumes et les préjugés, moeurs.

- Un certain idéal de tolérance

- Le fanatisme religieux et les superstitions

 

L'humanisme

Courant de pensée de la Renaissance européenne (XVIe siècle), qui, en s'inspirant du meilleur des doctrines de l'Antiquité, met en avant les valeurs humaines du savoir et de la connaissance.

Parallèlement à la redécouverte des textes anciens, les humanistes s'assignent comme tache le développement de la langue nationale comme instrument de pensée et d'expression (Du Bellay,Rabelais, Pantagruel, Ronsard,...

Les représentants de l’humanisme

Rabelais, Montaigne…

Les caractéristiques de l’humanisme

- Résurrection des textes anciens

- L'importance de la culture antique

- Recherche pédagogique

- La promotion de l'individu

- Une théologie optimiste et critique

- Le pacifisme

- La remise en cause du pouvoir établi.

 

Le classicisme

C'est une conception, au XVIIè siècle, de l'idéal esthétique qui se traduit en littérature par le souci de l'universel, le recours à l'ordre et la raison, et le respect des règles de vraisemblance et des codes de bienséance.

C'est aussi une vision de l'idéal humain, celui de l'honnête homme cultivé, partisan du juste milieu et qui sait plaire. Dramaturges (Racine, Corneille, Molière), prosateurs (La Bruyère, La Rochefoucauld), poètes (Boileau, La Fontaine) illustrent parfaitement cet idéal dans leurs oeuvres.

Les représentants du classicisme

Molière, Racine, La Fontaine, Boileau, La Bruyère

Les caractéristiques du classicisme

-  Imitation des Anciens

-  Primauté de la raison

-  Clarté

- L’écrivain se fait moraliste

- Un art de la réserve : cette lucidité, le classique doit l’appliquer à son oeuvre et à lui-même. Le style doit rester naturel, exempt d’excès, de foisonnement, de beaux mots.

- La soumission à des règles de la composition.

- Respect des règles de bienséance et de vraisemblance.

 

Le nouveau roman

Le mouvement que l’on appelle nouveau roman a commencé à apparaître au début des années 1950 dans une réflexion critique sur le genre romanesque. L’objectif nouveau est notamment de se placer contre la littérature engagée, le seul engagement possible de l’auteur devant être la littérature elle même. Les auteurs de ce mouvement avaient pour point commun de rejeter une forme d’écriture romanesque traditionnelle

Se refusant à un réalisme de convention hérité de Balzac, puisant son inspiration dans les grandes œuvres de la littérature étrangère, le Nouveau Roman se définit essentiellement comme un anti-roman. En apparence, il ne propose rien d'autre qu'un roman sans intrigue, sans personnages, sans contenu. En réalité, il cherche à rendre l'image d'une réalité intérieure éclatée, comme à la recherche d'elle-même.

Alain Robbe-Grillet est un des représentants de ce nouveau mouvement littéraire.

Les représentants du nouveau roman

Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Claude Mauriac, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Samuel Becket, Jean Ricardou et Claude Simon.

Les caractéristiques du nouveau roman

Les écrivains du Nouveau Roman rejettent le modèle du roman traditionnel du XIXème siècle, dont l’exemple-type est le roman d’Honoré de Balzac. Ils refusent les notions de personnage, d’intrigue, de réalisme sur lesquelles ce type de roman repose et qui leur semblent dépassées. Ils trouvent également le roman engagé de Sartre ou de Camus périmé, et refusent toute approche psychologique des personnages. Le monde a changé et ils veulent écrire autrement. Selon Ricardou, « le roman n’est plus l’écriture d’une aventure, mais l’aventure d’une écriture ».

Dans leurs romans on voit souvent le narrateur s’effacer et devenir anonyme, le personnage être réduit à un simple regard, à une simple voix et l’intrigue être disloquée (l’intrigue ne disparaît pas mais elle n’a plus la vocation d’être le support d’une histoire avec un fil conducteur et un dénouement).

Quelques œuvres essentielles

Ainsi, dans la Jalousiede Robbe-Grillet (1957), une maison est décrite minutieusement comme au travers d’un regard anonyme. En même temps, la jalousie de celui qui regarde semble déformer la réalité.

Dans la Modification(1957), Michel Butor ne décrit pas un personnage à la troisième personne du singulier (il), mais utilise la deuxième personne du pluriel (vous) ; le lecteur est ainsi transformé en acteur du récit.

Dans le Planétarium de Nathalie Sarraute (1959), certaines scènes sont décrites à plusieurs reprises, à chaque fois à travers le regard (et la conscience) d’un nouveau personnage. L’auteur transcrit leur « sous-conversation », c’est-à-dire les plus infimes mouvements et hésitations de leur pensée.

Enfin, la Routedes Flandres de Claude Simon (1960) se présente sous la forme d’un long monologue au cours duquel un personnage essaie de reconstituer les événements traumatisants qu’il a vécus pendant la guerre. Le style, comme brouillé, rend compte de son désordre intérieur.
 
 
 
 
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