Etude de texte, Chapitre6, p.28, 29

Etude de texte (Mme B.Fatima Zohra)

                Passage : « Apres le tremblement de terre……..Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable »  Chapitre6, p.28, 29.

               Questions :
1) Révélez l’art du conter chez Voltaire
2) Quel procédés utilise –il pour critiquer les maux de la société ?

                  Réponses : 
Situation du passage par rapport à ce qui précède :
Apres le tremblement de terre  de Lisbonne auquel Candide et Pangloss ont survécu, nos deux personnages ont été arrêtés par un familier de l’inquisition à cause d’un discours suspect de Pangloss.

A)    Voltaire, dans ce passage révèle son art de conteur :
Le passage présente dés le début, au premier paragraphe,  une situation initiale :
1) Où se passe la scène ? – A Lisbonne.
2) Quand ?- Apres le tremblement de terre.
3) Quel est l’événement ?- Un autodafé.
4) Qui en sont les instigateurs ?- Les « sages du pays », « l’université de        coimbre  ».
5) Pourquoi ?- Pour empêcher la terre de trembler de nouveau.

                        Le paragraphe suivant comporte :
-   Les supposés crimes des différents condamnés : Le Biscayen pour avoir épousé sa commère, les deux portugais pour avoir enlevé le lard au poulet avant d’en manger, le philosophe Pangloss pour avoir tenu un discours et son disciple Candide pour l’avoir écouté.
- La cérémonie/spectacle.

  1. -  La chute en une seule phrase : «  le même jour la terre trembla avec un fracas épouvantable ». Cette chute met en valeur l’inefficacité de la cérémonie (l’autodafé).
  2.  - Des pauses descriptives à l’imparfait:

             Description des costumes : « le mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n’avaient ni queues ni griffes…. »
Description de la prison «… on n’était jamais incommodé du soleil »
L’accélération du rythme par moments : « huit jours après », ellipse par rapport au procès. On passe sous silence huit jours la narration pour faire accélérer le récit.

       Le narrateur met en œuvre tous les éléments de la narration pour raconter cet événement : une situation initiale où il  évoque les personnages, le lieu et le temps, les temps par excellence du récit : le passé simple et l’imparfait, en plus d’une description sur un ton plaisant qui, malgré la tragédie de l’événement, va  certainement amuser le lecteur de ce conte. 

 B) Un procédés omniprésent : l’ironie
1)   Des  le début du chapitre cette ironie apparaît clairement sous différentes figures de style :

         L’insistance, une redondance des phrases qui veulent dire la même chose et qui avertit le lecteur sur le contenu du paragraphe.
La  périphrase par rapport à l’autodafé « spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu ».
         L’antithèse     « spectacle » (amusement) et « brûlées à petit feu » (horreur)   
         L’oxymore « bel/ autodafé »
Toutes ces figures de style, avec la mise sur le même plan des mots « cérémonie »et «  spectacle »mélangeant ainsi le coté solonnel et le divertissement pur révèlent le comble de  l’action   «  donner au peuple un bel autodafé  «  dont le seul objectif est de satisfaire le peuple.

        2) Le deuxième paragraphe n’échappe pas à l’ironie du narrateur :
« En conséquence » qui est un connecteur logique, analyse dans ce passage, un lien de cause à effet qui n’a aucune raison d’exister. Ce n’est pas parce qu’on a décidé de satisfaire le peuple en donnant un autodafé qu’on doit trouver des coupables ;
L’absurdité des condamnations qui reposent toutes sur des apparences (parfois même douteuses) ;
Alors que le lecteur s’attendait à des informations sur l’état d’âme des victimes, le narrateur s’attarde dans la description bien détaillée des costumes
Ne faisant aucune allusion quant à la psychologie des personnages ;
L’évocation de la prison à travers une périphrase élogieuse relève de l’ironie : « des appartements d’une fraîcheur extrême dans lesquels on n’était jamais incommodés du soleil » ;
La description qui se fait insistante sur le déroulement harmonieux de la cérémonie reléguant au second plan le châtiment ;
Le commentaire ironique du narrateur « quoique ce ne soit pas la coutume » montre le coté innovant de cette nouvelle torture.

          

Conclusion :
Dans ce texte, le narrateur ne se contente  pas seulement d’utiliser son art de conter, mais en plus, il prend une distance ironique qui nous oblige à voir ce passage comme un texte de dénonciation : dénonciation du fanatisme et de l’intolérance et dénonciation de la superstition. C’est un texte qui s’inscrit dans le combat mené par Voltaire et  les philosophes des lumières contre l’obscurantisme de l’époque.

 

 

 

 
 
 
 
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